Récits Compostelle - Étape 19 - Reliegos - Leon 27 km

C'est devenu maintenant banal. Départ vers 5 h 30. Toujours la lampe frontale. Le chemin est facile et aussi monotone qu'hier. Peu après la sortie du village, à environ 3 km, il y a un monument dédié au Camino. Sur plusieurs mètres, des panneaux expliquent les légendes du chemin. Il y a même un tas de cailloux dans lequel vous pourrez piocher pour jeter votre pierre à la cruz de ferro, comme le veut la tradition des millions de pèlerins qui l'ont fait avant vous. Il y a des bancs. À la lueur de ma lampe, j'aperçois, derrière l'un d'eux, un sac de couchage (avec une personne dedans). Tout le monde ne dors pas dans les auberges. L'arrivée dans Leon est pénible.

Dans la matinée, on commence à voir beaucoup de pèlerins, c'est pas encore la file indienne, heureusement.

Ma première visite dans Leon, et avant même l'auberge, sera l'office de tourisme en face de la cathédrale. Super office de tourisme. Un conseil, allez-y ! vous aurez un plan complet de la ville, avec monuments, liste des hôtels, auberges etc. Surtout, demandez comment faire le lendemain pour rejoindre l'aéroport par bus. (Aéroport Virgin del Camino). En fait, on descend un peu avant pour reprendre le chemin. Cela vous évitera une sortie interminable de plusieurs kilomètres pour sortir de Leon, et vous fera gagner au moins une heure. Ce sont des bus "Azul" (bleus), et croyez-moi, ne vous sentez pas coupable de cette "entorse au chemin". Le chauffeur (si vous lui demandez), vous indiquera quand descendre. La première albergue est en fait à l'entrée de la ville, donc maintenant bien loin de là où je suis, et même si je devrais avoir de la place dans celle toute proche du centre-ville, je décide que Leon sera ma halte touristique, et je finis dans une pension à 12 euros (j'y prends goût…).

La Cathédrale est magnifique. Les vitraux, sont à égalité avec la Cathédrale de Chartres. Je trouve même qu'ils illuminent davantage l'intérieur qu'à Chartres. Ils sont plus grands en hauteur, et peut-être plus nombreux qu'à Chartres. A cet instant, je n'ai pas de moyen de comparaison.

Ma chaussure gauche commence à donner des signes de fatigue, car le pare-pierres commence à se découdre… Si je ne fais rien, il finira bien par se défaire totalement au vu des kilomètres qu'il reste à faire. Au détour de mes pérégrinations dans Leon, j'aurai la chance de tomber sur une cordonnerie minute qui me recoudra ça pour 2 euros ! certes, la chaussure n'aura plus la même étanchéité, mais il fallait choisir entre ça et plus de pare-pierres… Au détour des rues, je rencontre des pèlerins déjà croisés dans d'autres étapes. La ville a beau être grande, on finit toujours par se revoir. Je rencontre l'italienne que j'avais "soigné" à Cizur Minor et Puente la Reina (d'où je l'avais perdu de vue) - Pour elle c'est terminé, elle reprend l'avion demain pour l'Italie, plus de vacances, me dit-elle en français. Je ne visiterai finalement pas grand-chose d'autre, car le ciel s'est couvert et il commence à pleuvoir… ça n'est qu'une très légère pluie fine qui ne durera pas.