Où dormir sur le chemin de Compostelle en Espagne, et quels sont les différents hébergements qui existent

Albergue d'Estella
Albergue d'Estella - Crédit Photo : G.Alverni

Si l'hébergement est pour vous une préoccupation première, le plus pratique est d'acheter le guide Miam-Miam Dodo consacré à l'Espagne. Malheureusement, s'il en existe plusieurs pour les chemins de Compostelle en France, pour l'Espagne, il n'existe que pour le Camino Frances.
A voir sur notre page consacrée aux guides Miam-Miam Dodo

Il existe aussi les très bons guides Lepère (Camino Frances, Camino Del Norte, etc.) - ici Guides Éditions Lepère

Enfin, citons l'application Gronze dans laquelle vous trouverez une liste des hébergements en fonction du chemin. Il y a aussi le site internet du même nom Gronze.com. Contrairement aux guides papier, nous ne savons pas si les renseignements sur les hébergements sont exhaustifs et vraiment à jour.

Le camping sur les chemins de Compostelle en Espagne.

Vu l'augmentation du prix des hébergements, certains pèlerins se tournent vers le camping "sauvage" ou alors le bivouac (donc sans tente) pour faire baisser le coût du pèlerinage.

Rien n'est impossible, mais pour simplifier, nous dirons que le camping en Espagne est compliqué. D'abord parce qu'il y a très peu de terrains de camping (vu qu'il y a beaucoup d'albergues), et ensuite, parce que les législations sont différentes d'une province à l'autre (décentralisation oblige). Mais globalement, le camping sauvage (par exemple avec une tente) est interdit, ou alors avec des règles "contraignantes". Attention si vous êtes dans une zone protégée.
Certains s'en sortent en dormant quelque part sans "abri", on parle de bivouac (donc sans tente ou autre), par exemple : porche d'église, aire de pique-nique, ou même sous un banc le long du chemin ! (vu), et de toute façon, en dehors de la ville, en faisant preuve de discrétion et de responsabilité (ne laissez aucune trace) !. Le bivouac est donc un peu plus toléré, il est parfois autorisé, comme en Navarre par exemple (voir Article 1 ci-dessous). Faites très attention si vous êtes dans une zone protégée. Encore faut-il le savoir !
Ne parlons même pas de réchaud ou autre, vu la chaleur une bonne partie de l'année et la végétation qui va avec. Voir à ce sujet le document sur les prévention d'incendies en Navarre


Gérard, dont on peut lire son récit sur le Camino Francés, indique par exemple, qu'il a dormi à la belle étoile devant l'auberge de Portomarin (sans tente donc, directement avec son sac de couchage sur la pelouse). Il a cependant attendu 22 h pour "s'installer", afin de ne pas trop attirer l'attention.
L'avantage, vous ne payez pas l'auberge ou alors une somme modique, mais par contre, vous bénéficiez des commodités (douche, cuisine, WC...).
Si vous tenez absolument à camper, demandez à l'hospitalier. Pour les albergues qui ont du terrain, il se peut qu'il accepte que vous "plantiez" votre tente contre une somme raisonnable (c'est possible en France, un peu moins en Espagne).

Certains pèlerins (aguerris), on pu faire beaucoup de bivouac en Espagne (bivouac, donc sans tente). Bien sûr, c'est plus discret. Mais cela ne s'improvise pas. Les conseilleurs oublient souvent de dire qu'ils ont commencé par quelques bivouacs, et comme ce sont des personnes qui ont fait plusieurs chemins (sur plusieurs années), à force, ils ont forcément acquis de l'expérience et de l'assurance.
Il faut prévoir un sac de couchage chaud (prévu par exemple pour du -5° à zéro). Si vous comptez emprunter "Le camino Frances" sachez qu'il se trouve souvent en altitude "moyenne montagne", entre 500 et 800 mètres, sans parler des cols ! Si vous avez les moyens, un matelas auto-gonflant de 1m20 (taille small), cela suffit pour le corps jusqu'aux genoux (voir marque Therm-A-Rest), car ils prennent très peu de place, sont légers et ont un très bon confort, sinon un matelas mousse (celui que l'on voit toujours à l'arrière des sacs à dos), certes moins confortable et vous identifie comme pratiquant possible de bivouac...
Il faut ensuite faire preuve de bon sens et aussi de prudence (et sans vouloir noircir le tableau, surtout si vous êtes du sexe féminin). Ne pas être trop près du chemin, prévoir une solution de replis en cas de pluie (un genre de toit en toile tendue), une aire de repos aménagée, bien sûr pas de feu...

Si le sujet vous intéresse, et que vous souhaitez passer outre les recommandations ci-dessous, nous vous conseillons de vous abonner au groupe Facebook Camping et bivouac sur les chemins de Compostelle

On lit souvent des choses sur internet, sans que l'on puisse vérifier l'exactitude de ce qui est dit.

Tirée du site du site Espagnol Jurides.com, voici une page à traduire (automatique si vous utilisez des navigateurs comme Edge par exemple) : les règles du camping ou du bivouac en Espagne. Si vous ne devez qu'en lire un, c'est ce site qu'il faut visiter car il est complet fait le tour (rapide) de la question.

Voici un autre lien vers "Le décret floral de 1993" du gouvernement de Navarre - Certes il date de 1993, mais il est toujours d'actualité. Pour compliquer le tout, il existe encore d'autres textes suivant la province (Rioja, Leon, Galice etc.)

Il précise, pour cette province de Navarre, les conditions du camping ou de bivouac

Traduction de l'article 1
Ce Décret Foral ne s'appliquera pas aux campements sauvages effectués lors de traversées pédestres en montagne, sauf s'ils bénéficient du soutien de véhicules à moteur, auquel cas ils seront soumis à ses dispositions. Il ne s'appliquera pas non plus au bivouac, pratique consistant à passer la nuit à la belle étoile.

Traduction de l'article 2 pour la Navarre:
Il est interdit de camper librement en Navarre sur les terrains suivants :
a) Les terrains classés comme Réserve Intégrale, Réserve Naturelle Enclave Naturel ou Zones de Protection de la Faune Sauvage et de leurs habitats. (Saurez-vous si vous êtes dans une réserve naturelle ?)
b) À moins de dix mètres des cours d'eau.
c) À moins de trois mètres du bord du Chemin de Saint-Jacques, des Cañadas ou de l'itinéraire du Plazaola.
d) Sur des terrains situés dans des lits de rivières secs et susceptibles d'être inondés, ainsi que sur ceux qui, pour quelque raison que ce soit, sont insalubres ou dangereux.
e) Dans un rayon inférieur à 200 mètres des points de captage d'eau potable pour les noyaux de population, et à moins de 100 mètres des sources et des fontaines.
f) À une distance inférieure à un kilomètre des campings ou des zones de camping provisoires délimitées par la municipalité conformément au paragraphe 3 de l'article 1 de ce Décret Foral.
g) À moins de 100 mètres des bâtiments présentant des caractéristiques historico-artistiques, typiques ou traditionnelles, ou des belvédères de paysages pittoresques signalés à cet effet.
h) À moins de 200 mètres d'un autre camping libre autorisé conformément à ce Décret Foral.
i) Dans les endroits où il est interdit par le Département de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement ou par les municipalités pour des raisons de protection de l'environnement. (Voilà qui est vague !)

Voici un autre exemple, plus restrictif d'un bulletin pour les Asturies (Pour ceux qui prennent le chemin du Nord - Camino Del Norte).

Bulletin-officiel-Asturias.pdf
Voici un extrait de la page 55 :
Article 3 - Camping sauvage
Dans le but de protéger et de préserver les ressources naturelles et environnementales existantes, tout en respectant toujours les droits de propriété et d'usage du sol, toute forme de camping sauvage ou non légalisé est interdite.
Le camping sauvage est entendu comme l'installation occasionnelle de tentes, caravanes ou autres abris mobiles dans le but de séjourner et de passer la nuit dans des endroits autres que les campings touristiques autorisés.
Ne sera pas considéré comme du camping sauvage :
a) Celui réalisé dans des zones aménagées pour camper à l'occasion de fêtes locales, d'événements sportifs ou musicaux de masse, à condition que ces zones aient obtenu l'autorisation préalable de la municipalité.
b) Celui ayant pour objet des fins de recherche et bénéficiant de l'autorisation municipale correspondante.

Donc pour les Asturies, il semble que le camping soit interdit. Il faudrait allonger la liste en prenant le détail de chaque province d'Espagne... mais cela ne changerait pas grand chose.

Une expérience et beaucoup de conseils vécus à lire sur Radio Camino

Mais malgrè ce que vous verrez dans ses vidéos, retenez qu'il y a ce que l'on peut faire, mais cela ne veut pas dire qu'on a le droit de faire. Je peux entrer dans un magasin, prendre un paquet de gâteaux, et sortir sans payer. Ça, c'est ce que je peux faire, ça n'est pas ce que j'ai le droit de faire...

Dire, je l'ai fait à tel endroit et je n'ai eu aucun problème ne vaut pas autorisation... Contrairement à ce que j'ai entendu, je ne dirai pas que le camping ou le bivouac sont encouragés en Espagne, encore une fois, tout dépend de la province.

Les hébergements sur les chemins de Compostelle en Espagne

Le site de réservation des albergues en Espagne, sur plusieurs chemins, cliquez sur :
réserver un hébergement en Espagne sur le chemin de compostelle

Des listes sur plusieurs chemins en Espagne (Frances, Camino Del Norte etc..) - voir le menu hébergement sur le site de Pierre et Simone Swalus - Van Goethem verscompostelle.be

Plusieurs listes disponibles. Voir notre page consacrée au hébergements Liens hébergements

Comme en France (et peut-être encore plus...?.), on trouve de tout...mais d'une manière générale, les gîtes sont très bien. Après tout dépend du niveau d'exigence de chacun. Les conditions fiscales ne sont certainement pas les mêmes qu'en France, aussi les albergues sont assez bon marché. (il y a de moins en moins d'auberge Donativo).
Donativo = vous donnez ce que vous voulez... (ça ne veut pas dire gratuit !)

Plus généralement comptez entre 8 et 15 euros pour les albergues municipales et entre 10 et 18 euros pour les privées (11 à 15 euros pour les moins chères...souvent fermées en dehors de la grande période avril octobre). En ce qui concerne les repas, vous trouverez assez souvent des restaurants avec un menu "pèlerin" à 10 / 15 euros (vin compris)

En Espagne, et plus particulièrement sur le Camino Frances, il y a beaucoup de monde. On rencontre donc souvent des gîtes avec pas mal de lits (et l'été, quand l'albergue est pleine, certains établissements scolaires peuvent faire office de salle d'hébergement).

Reste alors le problème de la sécurité. Laisser son sac pour aller faire un tour en ville est risqué dans un endroit où il y a beaucoup de passage, ou dans une auberge à 80 lits...Et quand bien même il y aurait un contrôle, les faux pèlerins existent, et leur tâche est facilitée quand l'auberge est très grande. Evitez aussi d'exhiber votre appareil numérique dernier cri...Donc si vous pouvez aller dans une petite albergue c'est pas plus mal, au bout de quelques heures, les lits sont complets, et il est difficle pour un étranger de prendre quelque chose sur un lit qui ne lui appartient pas...(car il reste toujours quelques pèlerins dans les chambres). Ce petit texte de mise en garde, ne doit pas non plus vous faire tomber dans une paranoïa excessive !

Attention aussi aux fausses informations. Une pèlerine signale dans le bulletin Camino de juin 2012, qu'on a aiguillé plusieurs pèlerins qui cherchaient une pension, vers des chambres privées (CASA OLGA) à Triacatela , alors qu'il existe une pension moins chère dans cette ville, à 250 mètres de l'albergue. Ou encore des auberges, où l'on vous dira qu'il est possible de cuisiner, alors qu'il n'y a aucun ustensile (poêle ou casserole...) Soyez donc vigilant(e).

Il est toujours difficile de donner une information à jour. D'une année sur l'autre, certains font des travaux d'aménagement, changent le mobilier...les hospitaliers peuvent changer (ce qui peut influer sur l'accueil et la tenue du gîte).

Il faudrait pour cela un site internet où les pèlerins en route vers Saint-Jacques de Compostelle, ou ceux qui en reviennent, pourraient laisser leur avis. Encore faudrait-il une liste relativement complète des gîtes existants. Un très gros travail de mise à jour que certains gros sites Espagnols ont fini par abandonner... Il y a toujours le recours possible aux guides papier, quand ils existent pour le chemin choisi.

Pour une vue géographique des albergues sur tous les chemins, notre préférence se porte sur le site EROSKI. Il nous parait le plus simple d'emploi. Mais le site Gronze n'est pas mal non plus.

Le seul critère tangible est la présence ou non d'une cuisine. Cela ne préjuge en rien de la qualité du gîte, mais c'est déjà l'indication que vous pourrez cuisiner, ce qui n'est pas négligeable.

En dernier recours , ou pas :

En dehors des albergues réservées aux pèlerins, vous pourrez choisir parfois de dormir dans une "Pension". C'est écrit sur la façade ! C'est moins cher que l'hôtel, avec bien sûr occasionnellement quelques différences. Par exemple une chambre individuelle, mais les commodités communes (sur le palier). Dans d'autres, vous aurez tout le confort d'un hôtel, sans le prix.
Mais vous pouvez aussi avoir une chambre louée par un particulier. Ça n'est pas forcément chez lui. Certains disposent de chambres individuelles dans des immeubles (sorte de studio). Vous aurez la clé de votre chambre et de la porte d'entrée. Vous serez donc autonome, et le prix est aussi très intéressant.
Comment les trouver ? Dans la plupart des albergues réservées aux pèlerins, il y a un panneau d'affichage. Les annonces de ce genre de studio / chambres y sont épinglées. Parfois aussi chez les commerçants.